lundi 21 mars 2011

Enfants des sables: une école chez les Touareg par Ibrahim Ag Assarid, Moussa Ag Assarid

Enfants des sables: une école chez les Touareg par Ibrahim Ag Assarid, Moussa Ag Assarid


Moussa Ag Assarid est l'auteur de Y a pas d'embouteillage dans le désert (Presses de la Renaissance, 2006). Durant son temps libre, il est conteur et acteur: il a joué dans la série télévisée «Louis La Brocante». Il préside également les associations Caravane du Coeur et Ennor France, pour la scolarisation et la santé des nomades. Actuellement étudiant en Master II Management du Développement mention action humanitaire et sociale à l'IRCOM, à Angers, il est par ailleurs pigiste pour RFI et France Culture. Ibrahim Ag Assarid est le directeur de l'École des Sables - Saint-Exupéry qu'il a fondée en 2002. Titulaire d'un BTS informatique, il est aussi musicien et poète pour enfants. Promoteur de tourisme solidaire et de développement durable, il fait également partie de la nouvelle génération pour la liberté d'expression et la démocratie au Mali.



Moussa et Ibrahim ont grandi avec leur famille dans un campement touareg, aux confins du désert malien. Devenus adultes, persuadés que la vie nomade ne pourra perdurer telle qu'elle est, ils ont décidé d'aider les enfants de leur communauté à «entrer dans leur époque» en leur construisant une école. Une aventure extraordinaire qu'ils nous content. Les auteurs nous font pénétrer dans la vie de ces petits princes des sables qui ouvrent les yeux sur une autre façon de vivre, qui luttent pour progresser tout en perpétuant les traditions. Ayant passé du temps auprès d'écoliers français, Moussa montre en quoi les enfants du désert et les élèves occidentaux sont à la fois si proches et si différents. Deux cultures de l'enfance face à face qui ont beaucoup à apprendre l'une de l'autre... Si modeste soit-elle, cette petite École des Sables force le respect, elle est la preuve émouvante que l'éducation est une porte ouverte sur le monde de demain.

Nous suivons l’aventure réelle de deux frères Touaregs du Mali vers l’instruction (ou comment lire « Le petit prince » de Saint-Exupéry tombé des mains d’une journaliste du Paris-Dakar) et le passage du flambeau de l’école à leur communauté.
C’est l’histoire d’un projet de vie mais aussi d’un tournant dans le mode de vie de ces nomades. Au départ, les deux voix s’entremêlent, nous contant leur périple vers des études secondaires. Puis c’est un don de soi qui prend la suite, les deux frères vont ouvrir une école pour les enfants Touaregs.L’étincelle du projet, les solutions trouvées, les sensibilisations, les motivations à donner aux acteurs, aux familles, la réalité hors des campements (vie et mort), tout cela nous amène loin, de nous, de notre scolarité mais aussi de notre culture…et nous y ramène.

2 extraits du livre:

Découverte d'un monde

Le hasard et un drame nous ont mis sur le chemin de l'école. Le hasard d'abord a éveillé chez nous une curiosité nouvelle. Nous vivions dans le désert et passions nos journées à courir derrière les chèvres et les moutons. Nous ignorions l'existence des livres et des mathématiques. Nous ne nous posions même pas la question de l'avenir. La vie, c'était le jour qui se lève, les bêtes qui attendent, le thé qui bout et les traces de chameaux que nous suivions pendant des jours.
Mais une journaliste du Paris-Dakar arrêta un jour son 4x4 devant notre campement. Alors qu'elle parlait avec notre père, un livre tomba de son sac. Moussa le lui rendit. Elle le lui offrit. C'était Le Petit Prince, de Saint-Exupéry. Dès lors, nous passâmes des soirées entières à feuilleter les pages du livre et à rêver devant ce petit bonhomme blond qui ne nous ressemblait pas mais vivait au milieu des dunes. On le voyait parfois sur une autre planète et nous songions que nous aussi nous avions notre planète. Nous voulions percer le mystère de son histoire. Et les mots dansaient en face des dessins sans rien révéler. Ils étaient une énigme que nous ne pouvions percer tout seuls.
Nous sommes allés voir notre père pour qu'il nous raconte l'histoire de ce garçon si différent et pourtant si proche de nos rêves d'enfant. Il nous a répondu : «Je ne sais pas lire car je ne suis pas allé à l'école.» Nous n'eûmes alors plus qu'un désir : aller à l'école pour apprendre à lire. Mais nos parents refusaient de nous laisser partir. Nous devions rester au campement pour nous occuper du troupeau et de la famille. Nous avions un sentiment d'injustice terrible : pourquoi l'instruction nous était refusée ? Pour Moussa, ce désir d'aller à l'école devint une obsession, une mission. Non seulement pour nous deux, mais aussi pour l'honneur de la communauté.

Avoir un rêve.

" L’école nous a ouvert les yeux sur la vie. Lorsqu’on naît dans le désert, aller à l’école n’est pas un dû, mais une chance. Plus que cela, c’est un combat.
Nous ne sommes pas seulement frères par le sang mais aussi par l’âme. Une cause commune nous a soudés et continue de nous réunir. Nous avons toujours eu ce désir ardent de nous ouvrir au monde par l’enseignement. Nous avons plusieurs vies. Nos racines sont dans ce petit coin de sable où bivouaque notre famille, mais notre vie est dans un village au bord du fleuve Niger pour Ibrahim et en France pour Moussa.

Nous devons tout à l’école. Nous lui devons ce que nous sommes et ce que nous deviendrons. Car c’est elle qui nous a permis d’explorer qui nous sommes et les facultés que nous avons en nous. Sans apprentissage, il n’y a pas d’évolution possible.

Nous avons voulu offrir à notre communauté l’opportunité de sortir de l’isolement du désert. Nous savons que la communauté touarègue doit se réinventer dans une époque où le nomadisme est menacé. Pour cette raison, nous avons construit L’Ecole des Sables pour les enfants touaregs de notre coin de désert. Nous avons lutté pendant des années pour réaliser ce rêve un peu fou. Mais nous y sommes arrivés parce qu’un beau jour d’octobre notre père nous a emmenés à l’école à Gao, alors que nous avions déjà environ treize ans pour Moussa et onze pour Ibrahim [....] "

1 commentaire:

  1. Hola! Soy Blanca, aquí está el texto sobre el silencio que hemos hecho María, David y yo^^

    LE SILENCE SONORE
    Si tous étions muets on pourrait apprécier mieux la valeur du silence. Parfois c’est le son qui cache la vérité qu’on veut dire. Le silence peut transmet plein de choses, aussi bien que les paroles, bien qu’il soit facile de penser le contraire. Bien sûr que le silence ne peut pas donner des informations aussi objectives et concrètes que celles des paroles, mais c’est le moyen parfait pour la découverte des sentiments et d’émotions. Le silence est semblable à la musique. La musique est composée par le son et le silence, les deux également importantes dans une mélodie. En plus, les deux, la musique et le silence, se basent sur l’intuition, les sentiments et les émotions qu’on peut sentir comme produit d’une petite action. L’expression des sentiments c’est un travail très dur, les paroles ne peuvent pas exprimer tout ce qu’on peut sentir. Cependant, le silence, ou bien un regard, une embrassade, une sourire ; peuvent transmettre un orage de sensations. Le seul problème c’est qu’on doit interpréter toute l’information que le silence nous donne et cela est très difficile.

    Le silence c’est un monde à découvrir. Peut-être notre propre monde intérieur. Il y a beaucoup types de silence, par exemple, quand on laisse d’écouter l’extérieur pour penser : c’est le silence extérieur, mais dans l’intérieur il y a grande vague de paroles muets, de sentiments et d’émotions. Autres foies on écoute le silence. C’est-à-dire, écouter la nature, le « silence » tranquille de l’eau, du vent, et de la nature. Pour l’homme civilisé le silence c’est un synonyme de la nature, en comparaison avec le bruit des voitures, des usines, des mobiles…

    En résumé, on ne doit pas oublier le pouvoir du silence, mais non plus celui-là des mots.

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